Reda Boussella
- Jounal de la résidence
- Vues d′exposition à Passerelle
- Texte de Théo Robine-Langlois
- Film de la résidence
- Biographie
Carnet de l’artiste
TUTORIELS
Burkina Faso : Fabrication d’un balafon
C’est pas sorcier – Accordons nos violons
L’homme qui siffle aux oiseaux
Nouvel an chinois, les danses du lion et du dragon, Hyper U Tampon Réunion Janv 2020
Making a Marimba
Faire des rideaux isolants pour le Van – Tutoriel aménagement du van
RÉFÉRENCES
KHAMSA – Film Annonce
https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cyb4Ax
Dimitris Papaioannou – « The Great Tamer » – extraits : https://www.theatre-contemporain.net/video/Dimitris-Papaioannou-The-Great-Tamer-extraits-71e-Festival-d-Avignon
https://www.google.com/search?tbm=vid&sxsrf=ALeKk03L9V6ff2MgjY_OhFkL9eBzzjbp7A:1607584419476&q=the+painter+mccarthy&spell=1&sa=X&ved=0ahUKEwihtpPS7sLtAhUCxIUKHQ1gDr4QBQgtKAA&biw=1366&bih=629&dpr=1
David Hammons, Bliz-aard Ball Sale, Elena Filipovic, éd : Afterall Books
Meriem Bennani : https://instagram.com/meriembennani?igshid=bk4226v81man
La pyramide de Louise par Anne Ganivet Poumellec, membre de l’ECF
Paprika (2006) ~ Parade Scene
MUSIQUE
JuL – Parfum quartier // Album gratuit vol .4 [09] // 2017
BEST OF ENNIO MORRICONE – MAN WITH A HARMONICA HQ
Hermeto Pascoal – Música da Lagoa
Moondog – Marimba Mondo 2
Frank Zappa – Inca Roads (A Token Of His Extreme)
Cœur braisé
Du 15 octobre 2021 au 15 janvier 2022
Vues de l’exposition Cœur braisé à Passerelle Centre d’art contemporain, Brest.
Photo © Aurélien Mole.
Couleurs Brûlantes
L’atmosphère est moite, c’est l’été. Le soleil ramène des couleurs brûlantes sur les images de mon ordinateur de poche, je me demande comment représenter ses rayons sans trahir les émotions, la chaleur qu’il fait circuler à l’intérieur de mon corps?
Les vendeurs de friandises crient dans le fond et interrompent ma pensée. Je sors mes yeux de l’écran et je regarde autour de moi.
Les corps sont échoués, attendant de rejoindre l’eau salée qui nous rendra tous égaux, avec juste nos têtes qui dépassent, pendant qu’elles flottent.
Dans une vidéo animalière sur mon écran, les éléphants de mer gémissent doucement.
Sur la plage la sensation de chaleur se pose sur ma poitrine et ralentit ma respiration.
Je ferme les yeux et je m’imagine en cheval galopant au bord de l’eau, comme dans un film avec des aristocrates anglais. Le soleil descend dans le ciel, je cabre, ma cavalière descend et m’arrache les couilles d’une main pour jouer aux maracas. Sur un air joyeux je rêve que ma tête de cheval est décapitée, quelqu’un s’en empare et tendrement lui fait du bouche à bouche comme pour tenter de me réanimer, une musique d’harmonica s’échappe de l’échange d’air.
J’ouvre les yeux, des regards circulent sur le bronzage et il reflète le désir.
Des images apparaissent juste au-dessus de la mer, des mirages âgés.
L’amour est là, qui va se ramener à la fête ?
Dans un coin, une éponge en short danse avec une étoile de mer en levant les bras .
Une musique stressée sort d’un haut-parleur bluetooth, une voix auto-tunnée aiguë débite des paroles à un rythme effréné.
On ne sait pas si elles font la fête ou une manifestation de plage.
Tout à coup je ne sais plus comment je suis arrivé là, sûrement depuis ma limousine tunnée en carton.
Je ne sais plus comment repartir, le sable a encrassé mon moteur et mon ordinateur, suis-je condamné à rester contempler les mirages ?
Au loin un ferry arrive, il peut me sauver, me faire retourner quelques semaines ou quelques années dans le passé ou le futur.
Il ne faut pas que je le rate, alors je conduis quelques milliers de kilomètres dans ma voiture en carton.
Elle devient ma maison, comme un escargot, tout ce qui est nécessaire est sur le toit.
Sur les routes de l’Espagne je croise d’autres voitures-maisons-escargots, on devient un troupeau, on roule dans le sable et la poussière nous suit.
On s’arrête seulement dans un bateau et on traverse de nuit, la mer est calme, les processus administratifs se compliquent, car on change de continent.
Les étoiles ne nous sont d’aucune aide dans cette mer de papier.
L’attente et la fatigue se combinent et je retourne à mon écran de poche, dedans, c’est toujours les couleurs de l’été.
Théo Robine-Langlois, 2022.
Portrait vidéo de Reda Boussella réalisé pendant la résidence des Chantiers, 2021.
Réalisation : Margaux Germain pour Documents d’Artistes Bretagne
© Passerelle Centre d’Art contemporain et Documents d’Artistes Bretagne, Brest 2021.
Né à Pau le 6 septembre 1994, Vit et travail à Brest et Paris
En résidence de mars à mai 2021
Un parterre cent couleurs de lino collant de glucose, métro-cafeiné, caramélisé, laissant un poster de 50cent plastifié sur un mur quarante-neuf nuances de grey. Je pompe, je pompe jusqu’à ce que la sueur écaille un corps réceptif à une ampoule jaune, qui me donne une allure de grès. C’est là que le travail commence, dans une chambre d’adolescent, aux allures physiques, à une iconographie incorporée, à une virilité mise à mal par sa propre dépense. Les éléments se construisent dans l’écosystème de l’atelier, où plâtre, terre, peinture, performance et tout ce qui n’échappe pas à ma main se rencontrent et alimentent une phagocytose gerbant arc-en-ciel et météorites faisant cohabiter Histoire, histoire et histoires avec une signature iconoclaste.
Reda Boussella