Johanna Cartier
- Journal de la résidence
- Vues d′exposition à Passerelle
- Texte de Théo Robine-Langlois
- Film de la résidence
- Biographie
Vues d’atelier, 13 avril 2021
Vues d’atelier, 24 mars 2021
Vues d’atelier 18 mars 2021
Au comptoir
Échantillons de recherche autour du PMU, via Google Maps.
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Bitume
Images reliant le monde équestre à celui du transport routier et de l’automobile.
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Equ’hair
Images extraites d’une compilation visible en story à la une sur le compte Instagram de l’artiste ; recherche autour de pratiques de tonte des chevaux.
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Starting Blocks
L’artiste regroupe sous l’expression starting blocks (bloc ou ligne de départ) des images populaires autour des mondes équestre et automobile. Elle lie également ces sujets au fétichisme, et questionne les frontières entre corps humain et animal.
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Vu à la TV
Turfur
Du 11 juin 11 septembre à Passerelle, Centre d’art contemporain, Brest
Vues de l’exposition Turfur à Passerelle Centre d’art contemporain, Brest.
Photo © Aurélien Mole
L’été
Je suis posé sur le bitume,
devant un champ,
le soleil frappe fort sur la carrosserie de mon âme.
Je fume et je fume et je pense parce que je stresse un peu.
Je pense à l’été qui s’annonce
je dois charbonner
J’ai pris un job,
je dois servir des bières dans un PMU,
ça sent la cacahuète.
J’aime bien quand même,
quand je m’ennuie trop je regarde les courses et
j’imagine que je m’envole jockey sur pur-sang.
Sinon je sors mon smartphone et je regarde Instagram,
en ce moment je suis le compte de @tndrjoj.
je regarde un post de l’hiver dernier c’est une vidéo,
ça me fait du bien, des glaçons dans mon cerveau.
Sur la vidéo on peut voir une collection de paire de de baskets nike modèle tn.
disposé en coeur sur la glace, je contemple toutes les couleurs,
J’harnache mes désirs sur des objets accessibles.
De temps en temps je parie une partie de mon salaire sur une course,
on sait jamais si je peux arrêter de taffer.
Mais là c’est chaud, j’attends ma Jeanne d’arc,
survet adidas tn nike motocrossée.
J’ai les poils qui s’hérissent sur mon avant-bras.
Elle arrive, pas tout à fait comme je l’imaginais,
elle a pas mis le survet que je préfère, tant pis.
J’ai quand même des papillons tatoués dans le ventre.
On parle à peine, je me blottis derrière elle, elle accélère dans les virages et je me sens
bien. On va là ou on peut, on le fait comme on le peut maladroit comme pas deux. Le désir le
désir le désir. Dans mon nez l’odeur du foin mélangé à celle de l’essence remplace celle de la
cacahuète. Je me sens tour à tour moto et cavalier, cheval et motarde.
Quand on a fini je pense aux chevaux qui ne s’arrêtent pas de courir,
j’ai envie de les arrêter en tirant leur crinière,
de leur chuchoter à l’intérieur de leurs grandes oreilles,
ça va plus besoin de te muscler on peut faire des courses de cross à la place,
pour le turfu’ on verra, mais là je connais la pilote de mon cœur.
Vroum, vroum.
Théo Robine-Langlois, été 2021.
Portrait vidéo de Johanna Cartier réalisé pendant la résidence des Chantiers au printemps 2021.
Réalisation : Margaux Germain pour Documents d’Artistes Bretagne
© Passerelle Centre d’Art contemporain et Documents d’Artistes Bretagne, Brest 2021.
Née en 1996, vit et travaille à Marseille
En résidence de mars à mai 2021
Sites internet de l’artiste : https://johannacartier.com/
> http://base.ddab.org/johanna-cartier
Issue d’un terrain fertile, au beau milieu de la diagonale du vide. Les champs à perte de vue, une usine, un lotissement, ou encore un silo interrompent de temps à autres ces étendues. Chaque pavillon, chaque HLM, chaque parking a eu un impact majeur sur mon travail aujourd’hui.
Rien n’est caché, tout est accroché au mur, la musique vrombit sans honte et la fumée du pot d’échappement en pleine figure des gosses ne dérange personne.
Mon travail accorde une grande importance à la recherche ainsi qu’à l’expérience, c’est pourquoi je m’oriente vers des sujets qui me passionnent ou m’intriguent, afin de les décortiquer.
Les concours canins, la performance sportive, le monde des routiers, l’ennui rural, les fétichismes lascarisants ou encore le gabber sont autant d’exemples de domaines qui suscitent mon intérêt. En me référant à ma propre expérience ou en allant à la rencontre de communautés, je m’immerge dans les habitudes et pratiques de leurs membres pour en saisir tous les aspects, qui servent ensuite de matière à mes projets. Cette curiosité de type sociologique et anthropologique a pour conséquence de voir mes différents projets se croiser, se chevaucher et se nourrir les uns les autres.
Le choix de la monstration vient ensuite naturellement, en s’accordant à la nature du sujet, sa mise en espace et la façon dont je veux transmettre les informations au public. C’est la raison pour laquelle j’ai une pratique pluridisciplinaire, qui va du dessin à la performance, en passant par l’installation, la peinture ou encore la vidéo.
Parce qu’ils répondent à des intérêts qui nourrissent ma réflexion de manière récurrente, certains de mes
projets se démarquent par leur inscription dans le long terme.